vendredi 21 mai 2010

Conférence LE VISAGE QUI S'EFFACE

MUba EUGENE LEROY I TOURCOING
JEUDI 27 MAI à 19H00


Dans le cadre du programme
LE REGARD A LA PAROLE
Autour de l'exposition
DEBAUCHE DE PORTRAITS

CONFERENCE

LE VISAGE QUI S'EFFACE

par
ITZHAK GOLDBERG


Maître de conférences en histoire de l’art, Université Paris X- Nanterre, collaborateur régulier de Beaux-Arts Magazine, auteur de Jawlensky ou le visage promis (éd. L'Harmattan, coll. Ouvertures philosophiques, 1998), Marinette Cueco et le Land Art (éd. Le Cercle D'Art, 1998), La Sculpture moderne (co-édition Centre Georges Pompidou - éd. Scala, 1995 - en collaboration avec Françoise Monnin) et de nombreux articles dans des catalogues et des revues artistiques.


Même au XXème siècle, où nous prétendons que le sujet n'est qu'un prétexte, le visage ne reste pas un sujet comme un autre. Ses transformations ne s'effectuent pas au même rythme que celles des autres genres. Car on ne peut porter atteinte au visage, le déformer, sans remettre en question la notion de personne. Plus fondamentalement, c'est notre identité propre que nous protégeons en protégeant le visage. Cette conception, qui fait de la représentation du visage un substitut de l'être, crée un tabou qui interdit de heurter l'intégrité de cette forme. Étroitement surveillé et protégé, il est le dernier maillon de la chaîne qui nous relie à la tradition humaniste. Ainsi toute transformation du visage produit-elle un effet immédiat et ne nous laisse-t-elle jamais indifférent. On sait le malaise, malaise mêlé parfois d'un plaisir ambigu, que peuvent provoquer, par exemple, les oeuvres de Francis Bacon.
La réflexion proposée ici aura comme but de parcourir les changements de la représentation du visage dans la peinture au cours du XIXème et XXème siècle. On verra, en effet, que si parfois sa présence est moins remarquée, si parfois il "perd sa face", alors en dernière instance, tel un Phénix, il renaît toujours de ses cendres. I.G.

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